J'ai accouché en juillet 2023 à la maternité d'Argenteuil. J'ai été très bien reçue et accompagnée par les équipes médicales pour mon accouchement. Les professionnel(les) de santé m'ont beaucoup soutenue dans mon projet de naissance sans péridurale.
Par contre, je déplore un accompagnement catastrophique dans mon projet d'allaitement maternel exclusif pendant le séjour de 3 jours en chambre après l'accouchement. Mon allaitement se passait très bien jusqu'à ce que les équipes médicales me mettent la pression car mon bébé avait perdu 8% de son poids à J2. Les professionnels voulaient lui donner des biberons de lait artificiel. J'ai refusé car je savais que cela pouvait faire échouer mon projet d'allaitement (car le bébé tête différemment au biberon, et les seins sont moins stimulés si bébé prends un biberon). L’auxiliaire de puériculture a voulu lui faire une "pesée-têtée" qui n'a rien donné, puisque je n'avais pas encore ma montée de lait. On m'a ensuite donné un tire-lait pour voir ce qui sortait, mais forcément il n'y avait que quelques gouttes de colostrum étant donné que je n'avais pas encore ma montée de lait. De plus, on m'a laissée seule avec le tire-lait sans aucune explication. Il y a un de mes mamelons qui frottait complètement contre la téterelle et je ne savais pas si c'était normal ou pas (j'ai su plus tard que ça ne doit pas frotter et que donc la téterelle était trop petite). Je me suis sentie complètement humiliée et dévalorisée par ces 2 actes impossibles à réussir sans la montée de lait. J'ai commencé à douter de moi et à penser que j'avais un problème. Sous la pression, j'ai cédé à contrecœur pour qu'ils lui donnent une seringue de lait artificiel. Ajouté à la chute des hormones et aux douleurs du postpartum, mon moral était au plus bas mais le personnel n'en avait rien à faire. Quand on sait que l'ocytocine, l'hormone du bonheur, joue un rôle déterminant dans la production du lait maternel, cela pose question... Plusieurs professionnels ont également fait des remarques désobligeantes sur la forme de mes mamelons, affirmant que l'allaitement serait plus difficile, ce qui s'est avéré complètement faux par la suite.
On m'a aussi affirmé que normalement la montée de lait se fait à J2, ce qui est complètement erroné pour une primipare. Au final, j'ai eu ma montée de lait à J3/J4. Mon bébé a ensuite repris son poids de naissance au 8ème jour sans aucune difficulté. Je n'ai eu aucune difficulté d'allaitement, ni douleur ni crevasse !
Avec le recul, je me dis que j'aurais dû me faire plus confiance et ne pas écouter les équipes médicales. Mon séjour à la maternité a été gâché par cette expérience très difficile psychologiquement. Je suis fière malgré tout de ne pas avoir baissé les bras ni cédé sur les biberons, et aujourd'hui je suis très heureuse de pouvoir réaliser mon projet d'allaitement maternel exclusif. J'espère que ce message pourra aider d'autres femmes qui se retrouveraient dans le même cas que moi.